13 décembre 2010

Varini, point de vue

" Ellipse dans le trapèze rouge" (2008) ; Versailles.



A l'occasion de son 30e anniversaire, le Centre Culturel Coréen invite deux artistes de réputation internationale - Felice Varini, artiste franco-suisse et Seung-Hye Hong, artiste coréenne - à investir le lieu en créant chacun une oeuvre in situ. Travaillant dans la même lignée de l'abstraction géométrique, Felice Varini et Seung-Hye Hong élaborent des environnements spécifiques et points de vue à partir desquels nous sommes conviés à une redécouverte et une relecture originale de l'espace architectural du centre culturel, et plus avant, du monde qui nous entoure. L'exposition est intitulée "Point-virgule" : un signe typographique servant à mettre en parallèle des propositions indépendantes dans une phrase.

Extrait de la présentation de l'exposition sur le site du Centre Culturel Coréen : http://www.coree-culture.org/index.php
"Point-virgule", du 22 octobre au 18 décembre 2010; 2 avenue d’Iéna à Paris.





Le site de l'artiste, très complet : http://www.varini.org/
L'espace architectural, et tout ce qui le constitue, est mon terrain d'action. Ces espaces sont et demeurent les supports premiers de ma peinture. J'interviens
in situ dans un lieu chaque fois différent et mon travail évolue en relation aux
espaces que je suis amené à rencontrer.
En général je parcours le lieu en relevant son architecture, ses matériaux, son histoire et sa fonction. A partir de ses différentes données spatiales et en référence à la dernière pièce que j'ai réalisée, je défini un point de vue autour duquel mon intervention prend forme.
J'appelle point de vue un point de l'espace que je choisi avec précision : il est généralement situé à hauteur de mes yeux et localisé de préférence sur un passage obligé, par exemple une ouverture entre une pièce et une autre, un palier... Je n'en fais cependant pas une règle car tous les espaces n'ont pas systématiquement un parcours évident. Le choix est souvent arbitraire.
Le point de vue va fonctionner comme un point de lecture, c'est à dire comme un point de départ possible à l'approche de la peinture et de l'espace. La forme peinte est cohérente quand le spectateur se trouve au point de vue. Lorsque celui-ci sort du point de vue, le travail rencontre l'espace qui engendre une infinité de points de vue sur la forme. Ce n'est donc pas à travers ce point de vue premier que je vois le travail effectué ; celui-ci se tient dans l'ensemble des points de vues que le spectateur peut avoir sur lui.
Si j'établis un rapport particulier avec des caractéristiques architecturales qui influent sur la forme de l'installation mon travail garde toutefois son indépendance quelles que soient les architectures que je rencontre.
Je pars d'une situation réelle pour construire ma peinture. Cette réalité n'est jamais altérée, effacée ou modifiée, elle m'intéresse et elle m'attire dans toute sa complexité. Ma pratique est de travailler "ici et maintenant".

Felice Varini