25 février 2011

François Morellet réinstalle


Invité au Centre Pompidou, François Morellet a préféré montrer un aspect particulier de son art: les installations. Il s'agit pour lui d'œuvres éphémères, réalisées dans ses expositions personnelles ou dans les manifestations auxquelles il participe.
Elles sont conçues pour un endroit précis et exécutées sur place, avec des moyens légers. Destinées à disparaître ou à être démontées à l'issue de la manifestation, elles sont très peu ou pas connues, sauf à avoir été vues à chaque occasion, comme lors de la Nuit blanche à Paris, en 2005, pour quelques heures à la tombée de la nuit sur les quais de la Seine. L'exposition qui rassemble et réinstalle vingt-six d'entre elles au Centre Pompidou est une proposition tout à fait inédite.
Extrait de la page sur le site du Centre Pompidou consacrée à l'exposition :
http://www.centrepompidou.fr/Pompidou/Manifs.nsf/AllExpositions/79D12BE7B900936CC12577E50038C91D?OpenDocument&sessionM=2.2.2&L=1
Exposition "François Morellet, réinstallations", du 2 mars au 4 juillet 2011, Centre Pompidou, Paris.

Sylvie Pic, espaces minés...


Dans le cadre des manifestations organisées autour des 30 ans de l'atelier de dessin de l'Académie Royale des Beaux-Arts de Bruxelles, une remarquable exposition des dessins de Sylvie Pic (détails sur le site de l'atelier : http://dessindrawing.blogspot.com/2011/01/30-ans-de-latelier-de-dessin.html.
Du 25 février au 31 mars 2011 à l'ARBA-ESA, 144 rue du midi à Bruxelles.

A propos de l'artiste :
http://dessindrawing.blogspot.com/2009/05/sylvie-pic-des-espaces-qualitatifs.html
Son site : http://documentsdartistes.org/artistes/pic/page1.html ; incluant un dossier en pdf : http://documentsdartistes.org/artistes/pic/Pic-web.pdf

Simultanément à l'exposition, colloque international “Le dessin”, ces 25, 26 et 27 février 2011. Dans le cadre de l’exposition“Drawing in an Expanded Field”300 ans de l’Académie royale des Beaux-Arts de Bruxelles et 30 ans de l’atelier de dessin à De Markten, 5 Oude Graanmarkt / Place du Vieux Marché aux Grains, 1000 Brussels (voir: http://dessindrawing.blogspot.com/2010/12/colloque-international-le-dessin.html )


Pour le plaisir, vue d'une oeuvre réalisée en extérieur : "Libido videndi" (1995). Anamorphose, acrylique sur béton, environ 500 x 800 cm. Photographie Claude Almodovar. Ne manquez pas dans l'exposition de l'ARBA-ESA, deux "boîtes noires" ...

21 février 2011

Les pénétrations d'Ernesto Neto

Tom McCarthy met en mots l'histoire montrée par Ernesto Neto : celle d’une passion pour une femme à l'intérieur de laquelle l’artiste aimerait pénétrer, non pas par la seule pénétration sexuelle, mais par toute sa peau, tous ses pores, tous ses interstices, pénétrer ses secrets, mus par un désir fou d'intériorité et par une passion si particulière que l’on se pose d’emblée la question : cette femme existe-t-elle ou est-elle une production mentale ? Les deux probablement. Tom McCarthy l'écrit très bien le désir et l'impossibilité - “inventorise what I was loosing” : cette impossibilité toujours, de savoir ce qu’il y a “dedans”, à l’intérieur de l’autre, et comment faire pour pénétrer dans les tréfonds de l’âme et du corps confondus.



Le boîtier dessiné par Ernesto Neto souligne encore cette folie du désir : une gaufre, un coussin, des coutures... C’est plastique et littéraire, purple et cousu, architectural et corporel. On n’en finit pas de désirer ouvrir la boîte de Pandore et de se mirer à l’intérieur dans les espaces sensoriels d’Ernesto Neto, dont le directeur de la Hayward Gallery à Londres, Ralph Rugoff, dit avec justesse que “Son travail est multisensoriel, il en appelle à votre sens du toucher et à votre odorat. Neto crée des installations de nature abstraite et biomorphique – des installations qui évoquent la peau et l’intérieur du corps humain...

Extraits de l'article paru sur le site "les quotidiennes" : http://www.lesquotidiennes.com/book-chastity

A l'intérieur de ce coffret, 8 tirages originaux sur papier photo et 8 autres sur papier coton qui montrent des vues de son installation créée en 2009 au Toyota Municipal Museum of Art (Japon). Paru aux éditions Editions Take5 (http://www.take5editions.com/) spécialisées en livres d'artistes.

La présentation du livre par les graphistes du Gva Studio.



20 février 2011

Un Google Doodle pour commémorer Brancusi


Les internautes ont pu découvrir ce 19 février 2011 un doodle (logo remplaçant occasionnellement les habituelles lettres google sur la page d'accueil du moteur de recherche) commémorant le 135 anniversaire de la naissance du sculpteur roumain Constantin Brancusi. Le défi étant pour les amateurs de reconnaître les différentes sculptures entrant dans sa composition... Tâche rendue difficile par l'existence de multiples versions de chaque oeuvre réalisées par le maître... et par le non respect des échelles. Bonne recherche(s) !

16 février 2011

Montréal, l'art souterrain





France Dubois , "Infiltrations"(édition 2010). Photographe : Nicolas Podschelni

Débarqué à Montréal il y a de cela quinze ans, Frédéric Loury s’attendait, comme bien des Français, à découvrir une véritable ville souterraine, avec ses rues, ses boutiques et sa vie culturelle. Quelle ne fut pas sa surprise de constater que ce que l’on nomme le «Montréal souterrain» n’est qu’un réseau tentaculaire d’une grande banalité, reliant centres commerciaux et édifices à bureaux. C’est pourtant malgré sa déception qu’il a fait du réseau souterrain de la ville un espace de diffusion de l’art contemporain qui s’étale sur près de vingt-huit kilomètres et rassemble cent huit projets avec environ cent quarante artistes de toutes les disciplines. Art Souterrain lancera ainsi sa 3e édition lors de la prochaine Nuit Blanche, le 26 février, avec une programmation plus riche que jamais.

Extrait d'un article Déterrer l’art contemporain trouvé sur le site canadien "Délit francais" (Le Délit est le journal francophone de l'université McGill au Canada).

La 3e édition d’Art Souterrain se déroule du 26 février au 13 mars 2011.

Découvrez la fiche des artistes participants sur le site de la manifestation : http://www.artsouterrain.com/

07 février 2011

Motoi Yamamoto, labyrinthes de sel

Cette exposition accueille huit artistes pour partie d’origine étrangère qui s’emparent de matériaux alimentaires dans la réalisation de leurs oeuvres. Sel, sucre, thé, épices, lait, riz… deviennent les ingrédients d’un vocabulaire formel décliné par le geste. Au-delà de leur dimension nutritive, ils constituent une syntaxe imagée, outrepassant les frontières et interrogeant l’histoire et la culture de leurs pays. Vastes paysages, minutieux labyrinthes, ravines et rivières : la nourriture est ici envisagée d’un point de vue géo-graphique et traduit, dans une langue sensible et picturale, le territoire.


"Labyrinth" (2011); sel; 3.2 x 11m. Espace Ecureuil


Ruisselant d’une montagne sacrée, le sel de Motoi Yamamoto forme des milliers de ravines et crée un labyrinthe monumental. Autant de chemins de vie, doux, irritants, que le sel, dessine à même le sol. Avec une patience infinie (une semaine pour la création de cette oeuvre), Motoi réalise des installations in situ et éphémères, d’une grande fragilité. Le choix du matériau (le sel, purificateur, est utilisé, notamment, dans les funérailles au Japon), le geste et le temps nécessaire rappellent, telle une vanité, notre présence passagère sur Terre.


Le site de Motoi Yamamoto : http://www.motoi.biz/english/e_top/e_top.html

Découvrir le dossier de presse de l'exposition (d'où proviennent les extraits ci-dessus), avec la présentation des autres artistes participants (Cécile Benoiton, Michel Blazy, La Cellule (Becquemin&Sagot), Myung-Ok Han, Laurent Mareschal, Marina Pirot et Armén Rotch) ; lien sur la page http://www.caisseepargne-art-contemporain.fr/ ; voir aussi le blog : http://www.lesfeesetlecureuil.org/

Exposition "Reliefs" jusqu'au 26 février 2011 à la Fondation Ecureuil pour l’art contemporain, 3 place du capitole à Toulouse

04 février 2011

Joan Miró sculpteur

"Moon bird" (1946-1949). Bronze; 19 x 17 x 12.5 cm. Fundació Joan Miró



Le musée Maillol vous invite, du 16 mars au 31 juillet 2011, à découvrir les incroyables oeuvres sculptées de Joan Miró. Si l’artiste est universellement reconnu essentiellement pour ses peintures, ses sculptures n’ont pas fait l’objet d’une exposition à Paris depuis près de 40 ans. L'occasion de se rattraper et de découvrir cette autre facette de l'artiste espagnol.

Voir article sur : http://www.sortiraparis.com/art-culture/joan-mir-sculpteur-au-musee-maillol-38065.html
Joan Miró, "Sculpteur", au Musée Maillol (61 rue de Grenelle à Paris), du 16 mars au 31 juillet 2011. Le site du Musée Maillol (pas d'infos à ce jour) : http://www.museemaillol.com/

Page très complète dans wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Joan_Mir%C3%B3

Voir également le site de La Fundació Joan Miró : http://www.fundaciomiro-bcn.org/ ; et la page du Centre Pompidou : http://www.centrepompidou.fr/education/ressources/ENS-miro/ENS-miro.html

02 février 2011

Vies de Michel-Ange

"Pietà Rondanini", la dernière sculpture, inachevée (1564). Museo d'arte antica, Sforza Castle, Milan


Désormais accessible dans une version bilingue, intelligemment commentée, la nouvelle édition de la correspondance de Michel-Ange fait événement. À lire ce passionnant document on découvre un homme aussi rugueux que le non finito de ses sculptures, exclusivement préoccupé par son art. Son seul luxe ? Quelques poires et de temps en temps une bouteille de trebbiano, un blanc de Toscane dont il raffole et que lui conseille son médecin, Baccio Rontini. Cette vie austère et laborieuse ne l'a pourtant pas mis à l'abri des ennuis de santé. Michel-Ange souffre de la maladie de la pierre...

...Pour disposer de la meilleure part dans la falaise de marbre, il campe tel un ermite dans la montagne, à Carrare, rudoyant les carriers, ayant même failli à plusieurs reprises être écrasé par l'un de ces énormes blocs que des attelages de cinq paires de boeufs charriaient vers l'atelier qu'il s'était fait installer Via Mozza à Florence...

...Cependant, ces précautions n'ont pas toujours été suffisantes : l'artiste a été contraint à maintes reprises de retailler certaines de ses effigies, notamment celle du Christ de Santa Maria sopra Minerva, une veine noire ayant brusquement surgi dans le marbre immaculé, comme l'explique Cristina Acidini Luchinat, dans l'excellent ouvrage qu'elle lui consacre, Michel-Ange sculpteur. De fait, les trois livres montrent l'acharnement du génie à insuffler ses idées tant dans la fresque que dans le marbre, le matériau favori, celui qui lui résiste le plus. La finition et le détail ne l'intéressent pas. C'est d'ailleurs à des comparses que le sculpteur laisse le soin d'achever ses statues, lesquels, parfois, par leur maladresse, les ruinent définitivement.
Ce qui passionne d'abord le monstre épris de beauté, c'est transcrire sa pensée, ses idées et sa conception du monde. S'il aime tant le marbre, qu'il attaque avec une précision époustouflante, au millimètre près, c'est d'abord pour sa dureté. Modeler ne l'intéresse guère ; déjà dans sa jeunesse, il se colletait à la pierre. On imagine aisément le mépris qu'il devait éprouver pour les bronziers du genre de Cellini ; il n'a d'ailleurs fait fondre qu'une seule statue, un portrait de Jules II, aujourd'hui disparu...


...Sa vie tout entière a été rythmée par le cliquetis du ciseau et du maillet ; quelques jours avant de mourir, il cogne encore comme un sourd sur la "Pietà Rondanini", l'illustrissime dernière oeuvre dont on ne sait pas très bien si elle représente une pietà ou une Mise au tombeau. L'ambiguïté demeurant quant à la figure qui soutient le corps du Christ. Est-ce un homme - Nicomède ou un autre personnage ? - ou est-ce la mère du Sauveur ? Dans sa rageuse brutalité, dans ses contrastes de textures entre parties lisses et non finito, dans son esthétique du fragment, la "Pietà Rondanini" ouvre la voie aux sculptures les plus audacieuses de la modernité, plus proches en cela de Henry Moore que du maniérisme...

Extraits; à découvrir dans l'article très intéressant "Dans les petits papiers de Michel-Ange" de Jean Pierrard, dans l'hebdomadaire Le Point : http://www.lepoint.fr/culture/dans-les-petits-papiers-de-michel-ange-31-01-2011-132522_3.php

Les trois livres évoqués par le point dans l'article :
"Michel-Ange. Carteggio/Correspondance", sous la direction d'Adelin-Charles Fiorato (Les Belles Lettres, deux volumes, 4184 p., 75 euros).
"Michel-Ange face aux murs", d'Armand Farrachi (Gallimard, 120 p., 14,90 euros).
"Michel-Ange sculpteur", de Cristina Acidini Luchinat. Photographies d'Aurelio Amendola (Actes Sud, 320 p., 44 euros).

Pour commencer à se documenter : http://fr.wikipedia.org/wiki/Michel-Ange